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CO-URBANISMES

...Aux co-urbanismes

L'exploration des différentes facettes de l'urbanisme temporaire et des deux notions-repères mentionnées (droit à la ville et communs), ainsi que nos échanges avec des acteurs de l'urbanisme participatif et/ou temporaire, nous ont progressivement conduits au terme de co-urbanismes.

 

Au départ, le terme “co-urbanisme” est emprunté à l’Exposition « Co-urbanisme : 15 pratiques collaboratives de la Ville » par l’Atelier Approche.s! (Pavillon de l’Arsenal, 2015) dont nous avons visionné la conférence inaugurale (mais n’avons pas réussi à contacter les représentant.e.s). Ce terme semble correspondre aux cadres et objectifs des pépinières urbaines par son rapport à la participation citoyenne, sa relecture de la temporalité du projet urbain, sa pratique de la contestation urbaine, ainsi que le réinvestissement de l’échelle du local et de l’espace public. L’emploi du pluriel signifie que nous nous le sommes approprié, et ce au regard de notre analyse par la pratique (production d’une grille d’analyse).

Par l'invocation de l'intelligence collective et de nouvelles façons de faire la ville, les projets de co-urbanismes pensent la ville à partir des usages et pratiques collaboratives. Bien que l'on puisse penser que le terme renvoie davantage à l'idée de participation, la temporalité en est résolument un élément essentiel.

La définition, la conception et la mise en chantier des projets urbains est parfois difficile à concilier avec la réalité quotidienne des habitants et nécessitent d'adapter, au fil du projet, les espaces urbains aux besoins, rythmes et pratiques des usagers (Brochure Co-urbanisme, p. 4). Au-delà du cadre plus formel du projet urbain, l'adaptation de l'espace-temps peut également se refléter dans des expérimentations locales, ordinaires ou innovantes, dont le seul objectif est de faire participer les citadins à la fabrique de la ville.

Nous avons entrepris de nous approprier les co-urbanismes par la pratique. En effet, la littérature académique est peu abondante en matière de contextes issus des Suds, nous conditionnant ainsi à une vision influencée par les théories développées en Europe ou en Amérique du Nord. En associant à la théorie les pratiques issus des pays des Suds, nous avons défini les co-urbanismes comme une façon de faire la ville qui s’appuie sur les quatre critères suivants :

  • Participation citoyenne : une coordination et une collaboration active entre les citadins et les différents professionnels de la ville.

 

  • Temporalité : ce sont des “actions à court terme pour un changement à long terme” (Lydon, 2012).

 

  • Transformation du foncier : les espaces choisis sont théoriquement accessibles mais ils nécessitent que l’on donne aux usagers le pouvoir de se les approprier. Il s’agira également de comprendre la transformation de la nature et du statut du foncier : quelle transformation physique, géographique mais aussi symbolique de l’espace et du statut du foncier ?

  • Permettre l’expérimentation : laisser place aux innovations dans l’espace urbain.

Dans une vision Sud, la pratique habitante quotidienne prend la forme d’un urbanisme tactique qui n’en a pas le nom. Les co-urbanismes dans les Suds relèvent donc principalement d’une alternative à la planification urbaine étatique, souvent défaillante, et ce, dans un contexte de manque de moyens financiers. Sa spécificité est donc de s’appuyer sur la participation active des citoyens pour co-produire des projets dont la mise en œuvre est rapide mais dont la vocation s’inscrit dans le long terme (pérennisation, récupération, réappropriation, etc.). Cette démarche est toujours marquée par une volonté de se réapproprier la ville.

D’ailleurs, s’ils semblent majoritairement se concentrer sur les espaces publics, ces projets prennent place dans des lieux à la nature diverse : dans des espaces publics et notamment la rue (les projets en Amérique Latine ou au Liban), dans des espaces en transition (la réhabilitation de l’autoroute en Corée du Sud) ou dans les espaces interstitiels du foncier public (le bostan à Istanbul). Les co-urbanismes prennent donc corps dans un espace théoriquement accessible à tous, mais doivent se saisir du foncier pour rendre cette accessibilité aux usagers. A noter que selon le pays concerné, cette forme d’urbanisme peut être plus ou moins encadrée, soit « par le bas » (société civile, ONG, société privée locale), soit « par le haut » (acteurs publics locaux, société privée locale, acteurs internationaux).

La recherche conceptuelle nous a permis de naviguer entre des notions  sémantiquement proches.  Nous nous sommes approprié.e.s le terme de “co-urbanismes”, notion centrale de notre travail. Le schéma résume notre vision et conception du terme de "co-urbanismes".

Schéma sur les co-urbanismes

Réalisation par l'équipe d'étudiant.e.s, en octobre 2020.

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