Glossaire
Activisme urbain
"Action collective et concertée, parfois illégale, qui vise à transformer l’espace urbain local tout en participant souvent à des débats globaux" (Douay, 2012).
Communs
En réponse à l’argumentation “La tragédie des communs" (Hardin, 1968), Elinor Ostrom développe la notion “des communs" définie comme toute "ressource partagée par un groupe de gens" (Hess et Ostrom, 2007). Elle explique que la meilleure gestion des “communs” se fait collectivement et de façon partagée entre usagers, résidents, ayants droit. Cette notion a mené à nombreuses interprétations notamment dans le contexte de la fabrique de la ville, avec, parmi d’autres, celle de Besson, qui définit les communs comme “un activisme de la vie quotidienne” ou une “expérimentation par le faire" (Ostrom, 1990).
Droit à l’infrastructure (The right to infrastructure)
Ce droit “dépasse” le droit à la ville dans le sens où il ne se limite pas à défendre un égal accès aux ressources et aux espaces de la ville ou une participation des habitants aux débats politiques sur l’avenir d’une agglomération urbaine, il concerne l’infrastructure même des villes, le « hardware urbain » (Harvey, 2008). Il s’agit de co-produire, au-delà de la vie sociale, éducative ou culturelle, l’espace public des villes, les mobiliers et autres infrastructures urbaines (Corsin, 2014).
Espace relationnel
Inclue les espaces vacants, disponibles à l’expérimentation et à la création, qui se situent dans un entre-deux entre public et privé. Ce type d'espace se rapproche des « tiers lieux » ou encore des « espaces interstitiels ».
Innovations de procédés
Concernent la conception et les méthodes de mise en oeuvre ainsi que les systèmes d’information et de communication (Schumpeter).
Interstices urbains
Constitue un type d’espace défini non par ce qu’il est mais par son entourage spatial et/ou temporel puisqu’on le caractérise comme le “vide entre”. Ce vide peut être spatial, économique, institutionnel ou encore temporel et intéresse aujourd’hui la nouvelle vague urbaine, donnant lieu notamment à l’urbanisme interstitiel (Tonnelat, 2003).
Pépinière urbaine
Programme dont l’objectif est de “faire émerger et d’appuyer des microprojets temporaires ou transitoires, de faible montant, portés par les habitants et rapidement mis en œuvre, sur les sites de projets urbains financés en parallèle par l’AFD" (AFD) .
Premier chantier
La programmation des aménage-ments structurants par des experts de la ville (architectes, urbanistes, bureaux d’étude) (Bruit du frigo, 2018).
Urbanisme éphémère
Type d’urbanisme ayant une dimension événementielle, voire festive, de l’occupation de l’espace. Il transforme, renverse voire subvertit temporairement les logiques d’usage des bâtiments et des espaces publics ou privés dans une dynamique de réversibilité fonctionnelle. Il peut déployer des activités économiques, artistiques, culturelles ou sportives dans des temps courts (Pradel, 2010)
Urbanisme événementiel
Forme d’urbanisme éphémère dont la spécificité réside dans l’occupation ponctuelle des espaces urbains de plus en plus pris en main par les autorités urbaines. Se réalise dans une optique de marketing urbain et de stimulation d’une urbanité particulière (Pradel, 2010).
Urbanisme de transition
Porte une revendication supplémentaire à l’urbanisme transitoire* afin de faire en sorte que le projet temporaire ait une influence réelle sur le projet urbain final, intégrant les besoins qui auront été révélés par les pratiques des occupants et des habitants pendant le projet de transition (Pradel, 2010).
Acupuncture urbaine
Modèle d’intervention urbaine qui se rapproche de celui de l’urbanisme tactique* ou du micro-urbanisme et s’inspirant de la médecine en considérant la ville comme un organisme vivant. L’objectif est alors de revitaliser la ville en agissant à une échelle micro, sur des espaces délaissés ou “malades” (Casagrande, 2015 ; Lerner, 2014).
Droit à la ville
Ce concept défend un droit à la vie urbaine , « à la centralité rénovée, aux lieux de rencontre et d’échange, aux rythmes de vie et emploi du temps permettant l’usage plein et entier de ces moments et lieux » aux citoyens. Ce droit dénonce une construction marchande de la ville, fondée sur un mode de production capitaliste, et tend à requalifier l’espace comme espace social. De cette notion découlent nombreuses interprétations et relectures, que ce soit le droit à l’infrastructure*, ou le droit à la ville de fait* notamment (Lefebvre, 1968).
Artivisme
Néologisme combinant les notions d’art et d’activisme, le plus souvent urbain, comme un art d’accompagnement des mutations urbaines et de démocratisation de l’art tout à la fois (Ardenne, 2002).
Droit à la ville de fait
Expression d’un processus qui s’opère à l’interface entre l’action publique et les pratiques quotidiennes citadines (Morange et Spire, 2017).
Espace invité
Lieux institutionnalisés et initiés par les autorités locales ou d’autres institutions qui invitent les habitants à s’impliquer, à des degrés divers, à la prise de décision, la conception, à la gestion et à la mise en oeuvre des projets (Miraftab, 2006)